Avec Melankholia, le metteur en scène hybride Stethias Deler creuse son sillon entre théâtre et performance. Reprenant la bataille inlassable de Sisyphe poussant son rocher, Stefan Delon et Mathias Beyler tentent d’en changer l’absurdité mélancolique et proposent une mélancolie de combat où le monde se refait à vue et en direct.
Six interprètes/créateurs au plateau étalent, rafistolent nos blessures, nos filtres, nos faiblesses, nos abandons. Ils accompagnent délicatement les spectateurs vers une issue peut-être moins fatale qu’on nous le dit… Melankholía nous propose une médecine douce, souvent jubilatoire, pour commencer à nettoyer en profondeur ce vingt-et-unième siècle si pénible à naître.
« Considérant que nous sommes sommés de nous engager, de nous mobiliser, qu’il le faut, que c’est une raison d’être de ce monde – peu importe la raison, ce qui compte, c’est l’engagement – nous voulons suivre l’hypothèse que la mélancolie agit comme un vaccin contre notre réel simplifié, contre nos surcompensations, nos surconsommations nos surinformations. La mélancolie nous rendant à nos sens. »
U-structurenouvelle
« Tout ce que nous faisons pour échapper au malheur, à la violence des émotions, aux injonctions de bonheur vers lesquels nous pousse la société, nous y ramène. Mélancolie et dépression, c’est la même chose. Aujourd’hui, il est interdit d’être malheureux, de s’ennuyer. » Stefan Delon, La Marseillaise, Novembre 2016