Exilée volontaire en France depuis une quinzaine d’années, Marta Izquierdo Muñoz a longtemps considéré la frontière franco-espagnole comme une séparation géographique fantasmée ou abstraite. Pourtant son histoire familiale s’articule autour du franchissement de cette délimitation naturelle : la chaîne des Pyrénées.
Elle a aujourd’hui le désir d’éprouver physiquement cette frontière en intégrant à sa chorégraphie un objet rudimentaire : un bâton. Attribut du marcheur, du dresseur, du guerrier ou du bouffon, il fait aussi le lien entre des danses folkloriques pratiquées de part et d’autre des Pyrénées. S’inspirant notamment du ball de bastons et de l’Arlequine, Marta Izquierdo Muñoz invitera le groupe nîmois Le Cordon Camarguais à la rejoindre sur scène.
Marta Izquierdo Muñoz
Venue à la danse sur le tard après des études de psychologie à Madrid, sa ville natale, Marta Izquierdo Muñoz devient interprète notamment au CCNRB de Catherine Diverrès et chez François Verret, puis crée en 2008 sa propre compagnie : [lodudo] producción. Ses créations questionnent différemment les espaces possibles de représentation, l’adresse au public et la place du spectateur, tout en expérimentant les liens entre œuvre artistique, territoire et habitants.
Repères
Le ball de bastons (littéralement « danse de bâtons ») est une des plus ancienne et populaire danse de la Catalogne, dont on trouve les premières traces au XIIème siècle. Elle symbolise autant un rite agraire que guerrier.
L’Arlequine est quant à elle une danse provençale de caractère. L’action de frapper le sol avec un bâton renvoie à un rituel magico-religieux appelant au réveil des forces de vie enfouies dans le sol.