sakinan göze çop batar

Avec ce solo à la croisée des arts plastiques et de la danse, Christian Rizzo signe une remarquable performance et irradie de l’intense présence de Kerem Gelebek.

« Qu’emporterait un danseur transformé en migrant ? Des traces [de pas], des musiques, des applaudissements ? Dans sakinan göze çöp batar, solo pour Kerem Gelebek, le chorégraphe Christian Rizzo tente d’apporter une réponse à ces déplacements sans pour autant tomber dans la tentative d’inventaire. Il a rencontré son interprète, un danseur turc installé à Berlin, en 2008 et a cheminé avec lui depuis. Ce solo au titre énigmatique tient tout entier dans une boite en bois que Gebelek défait peu à peu : il en extrait les parois, attrapant des pans de lumière ou une table sur laquelle il s’affaisse. sakinan göze çöp batar se révèle un exil intérieur : il raconte la vie du soliste aujourd’hui, qui passe d’une compagnie à un pays, d’un style à une humeur. Rizzo a capté cet instant fugace : un homme qui se mue en danseur. (…) »
Philippe Noisette, Les Inrockuptibles, avril 2012

Christian Rizzo
Né en 1965 à Cannes, Christian Rizzo fait ses débuts artistiques à Toulouse où il monte un groupe de rock et crée une marque de vêtements, avant de se former aux arts plastiques et de bifurquer vers la danse de façon inattendue. Dans les années 1990, il est interprète auprès de nombreux chorégraphes contemporains. En 1996, il fonde l’association fragile et présente performances, objets dansants et des pièces solos ou de groupes en alternance avec d’autres projets pour l’opéra, la mode et les arts plastiques. Depuis, plus d’une trentaine de productions ont vu le jour. Au 1er janvier 2015, Christian Rizzo prend la direction du Centre chorégraphique national de Montpellier qui s’intitule désormais ICI (Institut Chorégraphique International).

Repères
La pièce sakinan göze çöp batar a été créée en 2012 et a déjà été présentée dans de nombreux lieux et festivals en France et en Europe.